Archives: Actualités du 1er décembre 1999 au 31 janvier 2000

  • La Convention européenne sur les droits de l'homme et la bio-médecine du Conseil de l'Europe est entrée en vigueur le 1 décembre 1999, dans cinq pays européens : le Danemark, la Grèce, la Slovaquie, la Slovénie et Saint-Marin. Ceux-ci ont en effet approuvé la loi qui impose des normes éthiques communes à la manipulation génétique et sanctionne le principe selon lequel le corps humain ne peut être l'objet de transactions commerciales. Vingt-trois autres pays ont signé ce document mais ils n'ont pas encore accompli les différentes démarches nécessaires pour sa ratification. La Convention Européenne est basée sur une constatation particulièrement claire : l'intérêt de l'être humain passe avant celui de la science. C'est le premier instrument juridique international qui a pour objectif de protéger les êtres humains des abus de la médecine et de la biologie. La Convention interdit toute forme de discrimination pour des raisons de patrimoine génétique et autorise les tests qui détectent les maladies génétiques, uniquement à des fins médicales. Elle condamne par ailleurs la création d'embryons humains destinés à la recherche. Selon le professeur Francesco D'Agostino, président honoraire du Comité National de Bioéthique italien, "il s'agit d'une Convention qui a une importance fondamentale car pour la première fois en Europe on a trouvé un accord établissant quelques principes juridiques fondamentaux pour réglementer les innombrables questions de bioéthique que les progrès de la médecine continuent à soulever. Cette Convention est basée sur le principe selon lequel la dignité de l'homme est inviolable, et qu'elle doit par conséquent être soigneusement respectée par les médecins et par les chercheurs. L'intérêt de la personne humaine passe toujours avant celui de la recherche et de la science", a-t-il expliqué. D'Agostino a cependant fait remarquer que la Convention européenne n'aborde pas certaines questions, d'importance capitale, comme l'aide aux personnes en fin de vie (euthanasie et suicide assisté).

  • Ouverture du Jubilé à Bethléem: Une célébration oecuménique sans précédent a eu lieu le 4 décembre près de la Basilique de la Nativité à Bethléem. Pour commémorer les deux mille ans de la naissance de Jésus et lancer les célébrations du Jubilé à Bethléem, les chefs des douze communautés chrétiennes de Jérusalem (les patriarches et les archevêques catholiques et orthodoxes de tous les rites, ainsi que les évêques luthérien et anglican) se sont réunis pour la première fois dans l'histoire. Le gardien franciscain de Terre Sainte était également présent. Ils ont organisé ensemble une célébration religieuse communautaire sans précédent. Le patriarche greco-orthodoxe, âgé et malade, s'est avancé, dans un fauteuil roulant, pour confesser avec ses frères séparés "les fautes de divisions séculaires qui ont parfois conduit à la rivalité", "pour promettre que sans récriminations concernant le passé, en adorant le Verbe de Dieu fait homme à Bethléem, ils n'échangeront plus qu'amour et paix jusqu'à ce qu'ils parviennent au rétablissement tant attendu de la communion ecclésiale". Les participants ont ratifié cet engagement par la prière du Notre Père. Le début de l'Année Sainte ne pouvait commencer sous de meilleurs auspices oecuméniques. En partie parce que les souhaits que Jean-Paul II avait exprimés dans un message envoyé de Rome ont été confirmés par les responsables chrétiens de Terre Sainte. Que le grand Jubilé nous conduise, en tant que "disciples  du Christ, à revenir sur nos péchés passés contre l'unité et à oeuvrer pour accélérer la bienheureuse heure à laquelle nous invoquerons notre Père des cieux d'une seule voix", a écrit Jean-Paul II. D'autres messages ont confirmé l'importance de cette rencontre oecuménique, comme ceux de l'archevêque de Canterbury, George Carey et celui du patriarche orthodoxe de Moscou, Alexis II.

  • A la veille du Jubilé de l'an 2000, Jean-Paul II a redemandé avec insistance, le 12 décembre, à la communauté internationale, de trouver une solution pour mettre fin aux exécutions capitales dans le monde. Et pour celles qui ont déjà été décidées, il demande un "moratoire". Le Saint Père a lancé cet appel à la fin de sa traditionnelle rencontre dominicale avec les fidèles, à l'occasion de la prière de l'Angélus. Ce n'est pas la première fois que le Saint Père aborde le thème de la peine capitale. A plusieurs reprises il a demandé que des condamnés soient graciés dans des pays où la peine de mort est encore en vigueur. "Le grand Jubilé est une occasion privilégiée pour promouvoir dans le monde des formes de plus en plus mûres de respect de la vie et de la dignité de chaque personne", a expliqué le successeur de Pierre. "Je renouvelle par conséquent mon appel à tous les responsables, afin que l'on arrive à un consensus international en faveur de l'abolition de la peine de mort". Citant la dernière version du Catéchisme de l'Église Catholique, il a déclaré : "Les cas où il est il absolument nécessaire de supprimer l'inculpé sont très rares, s'il y en a".

  • L'ouverture de la Porte Sainte, le 24 décembre, par Jean-Paul II, avant la célébration de la Messe de Noël dans la Basilique Saint Pierre, a été saluée par un tonnerre d'applaudissements. Jean-Paul II avait réussi. Il était enfin arrivé à ce moment tant attendu de son pontificat. Il venait d'ouvrir la Porte Sainte, de faire entrer la chrétienté dans le Jubilé de l'an 2000, accomplissant ainsi la prophétie de son maître, primat de Pologne, le Cardinal Stefan Wyszynski, lorsque Karol Wojtyla fut élu Pape, il y a 21 ans.

    "Toi, ô Christ, tu es le Fils unique du Dieu vivant, né dans la grotte de Bethléem ! Après deux mille ans, nous revivons ce mystère comme un événement absolument unique. Parmi tant de fils d'hommes, parmi tant d'enfants venus au monde durant tous les siècles, Toi seul es le Fils de Dieu : ta naissance a changé de manière ineffable le cours des événements humains", a déclaré Jean-Paul II pendant l'homélie de la Messe Noël. "Voilà la vérité qu'en cette nuit l'Église veut transmettre au troisième millénaire. Et vous tous, qui viendrez après nous, puissiez-vous accueillir cette vérité qui a totalement transformé l'histoire ! Depuis la nuit de Bethléem, l'humanité a conscience que Dieu s'est fait Homme : il s'est fait Homme pour rendre l'homme participant de sa nature divine", a-t-il ajouté. "Que la trompette du grand jubilé retentisse, qu'elle proclame que Jésus nous a libérés". Le sens de la fête était présent tout au long de la cérémonie même s'il régnait un profond climat de prière parmi les 64.200 pèlerins réunis à Saint Pierre.

  • Le Christ est "la Porte de notre salut, la Porte de la vie, la Porte de la paix". C'est le message que Jean-Paul II a voulu transmettre au monde, du balcon central de la Basilique Saint Pierre, le 25 décembre, quelques minutes avant d'accorder sa bénédiction "urbi et orbi" du Jubilé de l'An 2000. Le Saint Père a également fait une confession des fautes commises par l'humanité en ces deux mille ans, comme le manque de respect pour le don précieux de la vie ou les cruelles exterminations. En ces jours de fête il a par ailleurs voulu transmettre tout spécialement son affection aux personnes qui souffrent. [Lire le message intégral du Saint Père pour le Noël du Jubilé].

  • Le premier jour de l'an 2000, Jean-Paul II s'est rendu dans la Basilique Sainte Marie Majeure, à Rome, pour l'ouverture de la Porte Sainte de la Basilique. Au cours de la célébration il a rappelé les principales questions qui se posent à l'humanité en ce début d'année 2000. "Quelle direction prendra la grande famille humaine ?" s'est-il interrogé. Il a répondu en indiquant le chemin de la paix, et en confiant l'humanité à la mère de Dieu, dans la première basilique mariale d'Occident. La cérémonie a commencé à 9.30 heures. Sur la Place de la Basilique, sous un soleil magnifique, le vol des colombes rappelaient qu'aujourd'hui, les chrétiens du monde entier fêtaient la Journée Mondiale de la Paix. Dès la prière d'ouverture, le Saint Père a demandé le don de la paix pour que "l'année qui commence soit l'aube d'un nouveau millénaire". Il a demandé à Dieu de guider les pas des pèlerins pour qu'ils "transmettent aux générations futures l'annonce du salut et de la joie". Au cours de l'homélie il a déclaré : "Année 2000, que le Christ t'accorde la paix !" A la fin de cette cérémonie, le Saint Père s'est tourné vers les pèlerins et a déclaré : "Que cette nouvelle année et ce nouveau millénaire soit aussi beaux que la journée d'aujourd'hui !". Il s'est ensuite rendu au Vatican pour la prière de l'Angélus.

  • Douze évêques de 7 pays et de 4 continents ont été consacrés le 6 janvier, fête de l'Epiphanie, par Jean-Paul II en la basilique Saint-Pierre. Le pape a invité les nouveaux pasteurs à garder toujours en mémoire la grâce de ce jour, et à se réjouir de la " lumière " qui a attiré les Rois mages à Bethléem et brille sur les peuples et les nations du monde entier. Avec ces nouvelles ordinations, le nombre des évêques du monde est de 4469 (3340 résidentiels et 1129 titulaires, c'est-à-dire auxiliaires ou émérites ou diplomates ou en charge à curie) : 3009 d'entre eux ont été nommés par Jean-Paul II, ce qui représente 67% du corps épiscopal.

  • Le pape Jean-Paul II foulera le sol de la Terre-Sainte où il se rendra en pèlerinage du 20 au 26 mars 2000. Un pèlerinage sur les lieux de l'Incarnation, marqué par les dimensions oecuménique et interreligieuse du Jubilé. La nouvelle a été communiquée officiellement le 12 janvier. Pour la seconde fois, après la visite historique de Paul VI en 1964, un pape viendra de Rome en pèlerinage en Terre-Sainte, et ceci à l'occasion du grand Jubilé de l'Incarnation. C'est pourquoi le pape se rendra dans les deux lieux témoins de l'Incarnation : Nazareth (lieu de l'Annonciation, que l'Eglise latine fête le 25 mars) et Bethléem (lieu de la Nativité de Jésus).

  • Le pape Jean-Paul II a procédé, le 18 janvier, premier jour de la Semaine de prière pour l'unité des Chrétiens, à l'ouverture de la porte sainte de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, en présence de quelque 50 représentants de 22 confessions chrétiennes différentes et d'une foule de quelque 7.000 fidèles. La coïncidence des deux circonstances était voulue par le pape lui-même, comme il le rappelait plus tard dans son homélie où il développait la richesse de sens de ce qu'il appelle " l'humble symbole de la porte qui s'ouvre ".
    Le climat étonnant de cette célébration oecuménique à Saint-Paul-hors-les-Murs portait le pape à improviser, à la fin de son homélie : " 'Unitade, Unitade' : Ce cri que j'ai entendu à Bucarest au cours de ma visite me revient fortement comme en écho, disait-il librement : 'Unitade, Unitade' criait le peuple rassemblé au cours de la célébration eucharistique. Tous les chrétiens, catholiques, orthodoxes, et protestants évangéliques, criaient ensemble : 'Unitade, Unitade'. Merci pour cette parole, pour cette parole de nouveau consolante de nos frères et soeurs ".

  • Le pape Jean-Paul II se rendra bien en Egypte fin février, pour un pèlerinage au Mont Sinaï, lieu où Moïse reçut le don de la Loi. Le pape se rendra à cette occasion au monastère orthodoxe de Sainte-Catherine. La nouvelle annoncée de source égyptienne a été confirmée le 18 janvier, par Mgr Giovanni Battista Re, Substitut de la Secrétairerie d'Etat du Vatican, lors de la présentation du programme du Jubilé du monde politique. Ce pèlerinage - officieusement programmé pour le 25 février - précèdera donc le pèlerinage du pape en Terre-Sainte, prévu pour le fin du moins de mars (20-26), autour de la Fête de l'Annonciation.

  • "La France et l'Eglise romaine: des Rois à la République", tel est le titre de l'exposition historique due à l'initiative de la communauté française de Rome, sous la houlette de M. Gaël de Guichen, qui vient d'être inaugurée sous le cloître prestigieux de l'église de la Trinité des Monts, à Rome. Cette exposition part de la volonté d'accueillir les pèlerins français qui viennent à Rome à l'occasion du Jubilé 2000. Elle rassemble 70 représentations des rois de France et 80 étendards de 3 mètres de hauteur: ils illustrent 1500 ans d'histoire et de contacts - pas toujours sereins! - entre la France et le Saint-Siège, de Clovis à Jean-Paul II.

    Ouverture tous les jours de 9 heures à 12 heures et de 17 heures à 19 heures. Entrée libre à partir du 21 janvier 2000, et pour toute la durée du Jubilé. Informations: Gaël de Guichen, tél. 00 39 06 58 55 33 61.

  • L'agence internationale Fides, organe de la Congrégation romaine pour l'Evangélisation des Peuples, annonce la disparition de 6 évêques et de dizaines de prêtres de l'Eglise clandestine en Chine populaire. La persécution de l'Eglise clandestine s'intensifie, dénonce l'agence romaine. On a fait " disparaître " six évêques et des dizaines de prêtres, ces derniers mois, rapporte Fides, pour les contraindre à adhérer à l'Association patriotique contrôlée par le régime. Mais les pressions gouvernementales ne sont pas non plus épargnées aux laïcs : les enfants des catholiques clandestins sont exclus des écoles. Des dizaines d'églises ont été détruites ou brûlées. Arrestations, violences, chantage ont lieu en différentes provinces de Chine populaire, du Fujian à l'Hebei. Dans la seule province du Hebei 4 évêques ont tout d'abord " disparu " : Mgr Jacques Su Zhimin, évêque de Baoding âgé de 68 ans ; Mgr François An Shuxin, son évêque auxiliaire, 51 ans ; Mgr Jules Jia Zhiguo, évêque de Zhengding, 66 ans ; Mgr Jean Han Dingxiang, évêque de Yongnian, 63 ans, arrêté le dernier, en novembre dernier.

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