La Convention européenne sur
les droits de l'homme et la bio-médecine du Conseil de l'Europe est entrée en vigueur le
1 décembre 1999, dans cinq pays européens : le Danemark, la Grèce, la
Slovaquie, la Slovénie et Saint-Marin. Ceux-ci ont en effet approuvé la loi qui impose
des normes éthiques communes à la manipulation génétique et sanctionne le principe
selon lequel le corps humain ne peut être l'objet de transactions commerciales.
Vingt-trois autres pays ont signé ce document mais ils n'ont pas encore accompli les
différentes démarches nécessaires pour sa ratification. La Convention Européenne est
basée sur une constatation particulièrement claire : l'intérêt de l'être humain passe
avant celui de la science. C'est le premier instrument juridique international qui a pour
objectif de protéger les êtres humains des abus de la médecine et de la biologie. La
Convention interdit toute forme de discrimination pour des raisons de patrimoine
génétique et autorise les tests qui détectent les maladies génétiques, uniquement à
des fins médicales. Elle condamne par ailleurs la création d'embryons humains destinés
à la recherche. Selon le professeur Francesco D'Agostino, président honoraire du Comité
National de Bioéthique italien, "il s'agit d'une Convention qui a une importance
fondamentale car pour la première fois en Europe on a trouvé un accord établissant
quelques principes juridiques fondamentaux pour réglementer les innombrables questions de
bioéthique que les progrès de la médecine continuent à soulever. Cette Convention est
basée sur le principe selon lequel la dignité de l'homme est inviolable, et qu'elle doit
par conséquent être soigneusement respectée par les médecins et par les chercheurs.
L'intérêt de la personne humaine passe toujours avant celui de la recherche et de la
science", a-t-il expliqué. D'Agostino a cependant fait remarquer que la Convention
européenne n'aborde pas certaines questions, d'importance capitale, comme l'aide aux
personnes en fin de vie (euthanasie et suicide assisté).
- Ouverture
du Jubilé à Bethléem: Une célébration oecuménique sans précédent a eu lieu le 4
décembre près de la Basilique de la Nativité à Bethléem. Pour commémorer
les deux mille ans de la naissance de Jésus et lancer les célébrations du Jubilé à
Bethléem, les chefs des douze communautés chrétiennes de Jérusalem (les patriarches et
les archevêques catholiques et orthodoxes de tous les rites, ainsi que les évêques
luthérien et anglican) se sont réunis pour la première fois dans l'histoire. Le gardien
franciscain de Terre Sainte était également présent. Ils ont organisé ensemble une
célébration religieuse communautaire sans précédent. Le patriarche greco-orthodoxe,
âgé et malade, s'est avancé, dans un fauteuil roulant, pour confesser avec ses frères
séparés "les fautes de divisions séculaires qui ont parfois conduit à la
rivalité", "pour promettre que sans récriminations concernant le passé, en
adorant le Verbe de Dieu fait homme à Bethléem, ils n'échangeront plus qu'amour et paix
jusqu'à ce qu'ils parviennent au rétablissement tant attendu de la communion
ecclésiale". Les participants ont ratifié cet engagement par la prière du Notre
Père. Le début de l'Année Sainte ne pouvait commencer sous de meilleurs auspices
oecuméniques. En partie parce que les souhaits que Jean-Paul II avait exprimés dans un
message envoyé de Rome ont été confirmés par les responsables chrétiens de Terre
Sainte. Que le grand Jubilé nous conduise, en tant que "disciples du Christ,
à revenir sur nos péchés passés contre l'unité et à oeuvrer pour accélérer la
bienheureuse heure à laquelle nous invoquerons notre Père des cieux d'une seule
voix", a écrit Jean-Paul II. D'autres messages ont confirmé l'importance de cette
rencontre oecuménique, comme ceux de l'archevêque de Canterbury, George Carey et celui
du patriarche orthodoxe de Moscou, Alexis II.
- A la
veille du Jubilé de l'an 2000, Jean-Paul II a redemandé avec insistance, le 12
décembre, à la communauté internationale, de trouver une solution pour mettre
fin aux exécutions capitales dans le monde. Et pour celles qui ont déjà été
décidées, il demande un "moratoire". Le Saint Père a lancé cet appel à la
fin de sa traditionnelle rencontre dominicale avec les fidèles, à l'occasion de la
prière de l'Angélus. Ce n'est pas la première fois que le Saint Père aborde le thème
de la peine capitale. A plusieurs reprises il a demandé que des condamnés soient
graciés dans des pays où la peine de mort est encore en vigueur. "Le grand Jubilé
est une occasion privilégiée pour promouvoir dans le monde des formes de plus en plus
mûres de respect de la vie et de la dignité de chaque personne", a expliqué le
successeur de Pierre. "Je renouvelle par conséquent mon appel à tous les
responsables, afin que l'on arrive à un consensus international en faveur de l'abolition
de la peine de mort". Citant la dernière version du Catéchisme de l'Église
Catholique, il a déclaré : "Les cas où il est il absolument nécessaire de
supprimer l'inculpé sont très rares, s'il y en a".
- L'ouverture
de la Porte Sainte, le 24 décembre, par Jean-Paul II, avant la
célébration de la Messe de Noël dans la Basilique Saint Pierre, a été saluée par un
tonnerre d'applaudissements. Jean-Paul II avait réussi. Il était enfin arrivé à ce
moment tant attendu de son pontificat. Il venait d'ouvrir la Porte Sainte, de faire entrer
la chrétienté dans le Jubilé de l'an 2000, accomplissant ainsi la prophétie de son
maître, primat de Pologne, le Cardinal Stefan Wyszynski, lorsque Karol Wojtyla fut élu
Pape, il y a 21 ans.
"Toi, ô Christ, tu es le Fils unique du
Dieu vivant, né dans la grotte de Bethléem ! Après deux mille ans, nous revivons ce
mystère comme un événement absolument unique. Parmi tant de fils d'hommes, parmi tant
d'enfants venus au monde durant tous les siècles, Toi seul es le Fils de Dieu : ta
naissance a changé de manière ineffable le cours des événements humains", a
déclaré Jean-Paul II pendant l'homélie de la Messe Noël. "Voilà la vérité
qu'en cette nuit l'Église veut transmettre au troisième millénaire. Et vous tous, qui
viendrez après nous, puissiez-vous accueillir cette vérité qui a totalement transformé
l'histoire ! Depuis la nuit de Bethléem, l'humanité a conscience que Dieu s'est fait
Homme : il s'est fait Homme pour rendre l'homme participant de sa nature divine",
a-t-il ajouté. "Que la trompette du grand jubilé retentisse, qu'elle proclame que
Jésus nous a libérés". Le sens de la fête était présent tout au long de la
cérémonie même s'il régnait un profond climat de prière parmi les 64.200 pèlerins
réunis à Saint Pierre.
- Le
Christ est "la Porte de notre salut, la Porte de la vie, la Porte de la paix".
C'est le message que Jean-Paul II a voulu transmettre au monde, du balcon central de la
Basilique Saint Pierre, le 25 décembre, quelques minutes avant
d'accorder sa bénédiction "urbi et orbi" du Jubilé de l'An 2000. Le Saint
Père a également fait une confession des fautes commises par l'humanité en ces deux
mille ans, comme le manque de respect pour le don précieux de la vie ou les cruelles
exterminations. En ces jours de fête il a par ailleurs voulu transmettre tout
spécialement son affection aux personnes qui souffrent. [Lire le message intégral du Saint Père pour le Noël du Jubilé].
- Le premier
jour de l'an 2000, Jean-Paul II s'est rendu dans la Basilique Sainte Marie
Majeure, à Rome, pour l'ouverture de la Porte Sainte de la Basilique. Au cours de la
célébration il a rappelé les principales questions qui se posent à l'humanité en ce
début d'année 2000. "Quelle direction prendra la grande famille humaine ?"
s'est-il interrogé. Il a répondu en indiquant le chemin de la paix, et en confiant
l'humanité à la mère de Dieu, dans la première basilique mariale d'Occident. La
cérémonie a commencé à 9.30 heures. Sur la Place de la Basilique, sous un soleil
magnifique, le vol des colombes rappelaient qu'aujourd'hui, les chrétiens du monde entier
fêtaient la Journée Mondiale de la Paix. Dès la prière d'ouverture, le Saint Père a
demandé le don de la paix pour que "l'année qui commence soit l'aube d'un nouveau
millénaire". Il a demandé à Dieu de guider les pas des pèlerins pour qu'ils
"transmettent aux générations futures l'annonce du salut et de la joie". Au
cours de l'homélie il a déclaré : "Année 2000, que le Christ t'accorde la paix
!" A la fin de cette cérémonie, le Saint Père s'est tourné vers les pèlerins et
a déclaré : "Que cette nouvelle année et ce nouveau millénaire soit aussi beaux
que la journée d'aujourd'hui !". Il s'est ensuite rendu au Vatican pour la prière
de l'Angélus.
- Douze
évêques de 7 pays et de 4 continents ont été consacrés le 6 janvier,
fête de l'Epiphanie, par Jean-Paul II en la basilique Saint-Pierre. Le pape a invité les
nouveaux pasteurs à garder toujours en mémoire la grâce de ce jour, et à se réjouir
de la " lumière " qui a attiré les Rois mages à Bethléem et brille sur les
peuples et les nations du monde entier. Avec ces nouvelles ordinations, le nombre des
évêques du monde est de 4469 (3340 résidentiels et 1129 titulaires, c'est-à-dire
auxiliaires ou émérites ou diplomates ou en charge à curie) : 3009 d'entre eux ont
été nommés par Jean-Paul II, ce qui représente 67% du corps épiscopal.
Le pape Jean-Paul II foulera le sol de la
Terre-Sainte où il se rendra en pèlerinage du 20 au 26 mars 2000. Un pèlerinage sur les
lieux de l'Incarnation, marqué par les dimensions oecuménique et interreligieuse du
Jubilé. La nouvelle a été communiquée officiellement le 12 janvier.
Pour la seconde fois, après la visite historique de Paul VI en 1964, un pape viendra de
Rome en pèlerinage en Terre-Sainte, et ceci à l'occasion du grand Jubilé de
l'Incarnation. C'est pourquoi le pape se rendra dans les deux lieux témoins de
l'Incarnation : Nazareth (lieu de l'Annonciation, que l'Eglise latine fête le 25 mars) et
Bethléem (lieu de la Nativité de Jésus).
Le pape Jean-Paul II a procédé, le 18
janvier, premier jour de la Semaine de prière pour l'unité des Chrétiens, à
l'ouverture de la porte sainte de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, en présence de
quelque 50 représentants de 22 confessions chrétiennes différentes et d'une foule de
quelque 7.000 fidèles. La coïncidence des deux circonstances était voulue par le pape
lui-même, comme il le rappelait plus tard dans son homélie où il développait la
richesse de sens de ce qu'il appelle " l'humble symbole de la porte qui s'ouvre
".
Le climat étonnant de cette célébration oecuménique à Saint-Paul-hors-les-Murs
portait le pape à improviser, à la fin de son homélie : " 'Unitade, Unitade' : Ce
cri que j'ai entendu à Bucarest au cours de ma visite me revient fortement comme en
écho, disait-il librement : 'Unitade, Unitade' criait le peuple rassemblé au cours de la
célébration eucharistique. Tous les chrétiens, catholiques, orthodoxes, et protestants
évangéliques, criaient ensemble : 'Unitade, Unitade'. Merci pour cette parole, pour
cette parole de nouveau consolante de nos frères et soeurs ".
Le pape Jean-Paul II se rendra bien en
Egypte fin février, pour un pèlerinage au Mont Sinaï, lieu où Moïse reçut le don de
la Loi. Le pape se rendra à cette occasion au monastère orthodoxe de Sainte-Catherine.
La nouvelle annoncée de source égyptienne a été confirmée le 18 janvier,
par Mgr Giovanni Battista Re, Substitut de la Secrétairerie d'Etat du Vatican, lors de la
présentation du programme du Jubilé du monde politique. Ce pèlerinage - officieusement
programmé pour le 25 février - précèdera donc le pèlerinage du pape en Terre-Sainte,
prévu pour le fin du moins de mars (20-26), autour de la Fête de l'Annonciation.
"La France et l'Eglise romaine: des
Rois à la République", tel est le titre de l'exposition historique due à
l'initiative de la communauté française de Rome, sous la houlette de M. Gaël de
Guichen, qui vient d'être inaugurée sous le cloître prestigieux de l'église de la
Trinité des Monts, à Rome. Cette exposition part de la volonté d'accueillir les
pèlerins français qui viennent à Rome à l'occasion du Jubilé 2000. Elle rassemble 70
représentations des rois de France et 80 étendards de 3 mètres de hauteur: ils
illustrent 1500 ans d'histoire et de contacts - pas toujours sereins! - entre la France et
le Saint-Siège, de Clovis à Jean-Paul II.
Ouverture tous les jours de 9 heures à 12
heures et de 17 heures à 19 heures. Entrée libre à partir du 21 janvier 2000, et pour
toute la durée du Jubilé. Informations: Gaël de Guichen, tél. 00 39 06 58 55 33 61.
L'agence internationale Fides, organe de la
Congrégation romaine pour l'Evangélisation des Peuples, annonce la disparition de 6
évêques et de dizaines de prêtres de l'Eglise clandestine en Chine populaire. La
persécution de l'Eglise clandestine s'intensifie, dénonce l'agence romaine. On a fait
" disparaître " six évêques et des dizaines de prêtres, ces derniers mois,
rapporte Fides, pour les contraindre à adhérer à l'Association patriotique contrôlée
par le régime. Mais les pressions gouvernementales ne sont pas non plus épargnées aux
laïcs : les enfants des catholiques clandestins sont exclus des écoles. Des dizaines
d'églises ont été détruites ou brûlées. Arrestations, violences, chantage ont lieu
en différentes provinces de Chine populaire, du Fujian à l'Hebei. Dans la seule province
du Hebei 4 évêques ont tout d'abord " disparu " : Mgr Jacques Su Zhimin,
évêque de Baoding âgé de 68 ans ; Mgr François An Shuxin, son évêque auxiliaire, 51
ans ; Mgr Jules Jia Zhiguo, évêque de Zhengding, 66 ans ; Mgr Jean Han Dingxiang,
évêque de Yongnian, 63 ans, arrêté le dernier, en novembre dernier.
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