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Père Charles de Foucauld
1858 - 1916


"Plus tout nous manque sur terre, plus nous trouvons ce que peut nous donner de meilleur la terre : la Croix."

 

A l'âge de 6 ans en 1864, Charles et sa soeur Marie, devenus orphelins, sont confiés à leur grand-père maternel. La guerre franco-allemande de 1870 les chasse de Strasbourg. Après des études à Nancy et à Paris chez les pères Jésuites où il prépare le concours d'entrée à St-Cyr, il perd la foi vers 1875. L'année suivante, il est admis à St-Cyr. Sous-lieutenant à Saumur, il même une vie de désordre et d'excentricités.

En 1880, son régiment est envoyé à Sétif en Algérie, c'est son premier contact avec l'Afrique. Au bout d'un an, il est mis en congé par retrait d'emploi pour "indiscipline doublée d'inconduite notoire". Réintégré sur sa demande dans la même année, lors de la révolte de Bou Amama dans le Sud-Oranais, il participe aux huit mois de campagne. L'inssurrection terminée, il demande un congé pour partir en voyage dans le Sud. N'ayant pu obtenir ce congé, il donne sa démission et vient s'installer à Alger pour préparer son grand voyage au Maroc.

Entre 1883 et 1884, il apprend l'arabe et l'hébreu, et entreprend à 25 ans, un voyage de reconnaissance au Maroc. En avril 1885, il reçoit la médaille d'or de la Société Française de Géographie. Après cinq mois de reconnaissance dans le Sud Algérien, il s'installe à Paris pour y préparer son ouvrage : "Reconnaissance au Maroc" qui sera édité en 1888. Pas de lit dans son appartement. Charles de Foucauld dort sur un tapis, enroulé dans un burnous. Son âme aspire à trouver Dieu.

Il entre dans les églises et y fait un jour cette prière : "Mon Dieu si Vous existez, faites que je Vous connaisse". fin octobre 1886, en l'église st-Augustin, il se confesse et reçoit la Sainte Communion des mains de l'abbé Huvelin, à qui l'a envoyé Madame de Bondy. "Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui : ma vocation religieuse date de la même heure que ma foi : Dieu est si grand. Il y a une telle différence entre Dieu et tout ce qui n'est pas Lui... Dans les commencements la foi eut bien des obstacles à vaincre; mais moi qui avais tant douté je ne crus pas tout en un jour".

Deux ans plus tard, en 1888, il part en pèlerinage en Terre Sainte pendant quatre mois. Revenu en France, il entre à la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges le 16 janvier 1890 et prend le nom de Frère Marie-Albéric. "Prie pour moi, je prierai pour toi, pour les tiens, écrit-il à sa soeur Marie. On ne s'oublie pas en se rapprochant de Dieu." Au cours de l'été suivant, il part pour la Trappe d'Akbès en Syrie.

Après avoir démissionné en 1890 de la Société de Géographie, Fr. Marie-Albéric renonce également à son grade d'officier de réserve. En 1892, Frère Albéric prononce ses voeux et reçoit la tonsure. Il commence à se demander s'il peut réaliser à la Trappe son idéal de pauvreté, d'abjection et de pénitence. Huit mois plus tard, dans sa correspondance, il formule pour la première fois l'idée d'une congrégation nouvelle de moines vivant uniquement du travail de leurs mains et menant effectivement la vie de Notre-Seigneur à Nazareth. Et en 1896, Charles de Foucauld rédige son premier projet de Congrégation religieuse. Quatre mois plus tard, il est envoyé à Rome où il doit étudier en principe pendant trois années. Après trois mois, le Révérend Père Général lui accorde dispense de ses voeux et le laisse libre de suivre la vocation particulière qui lui paraît être la sienne. En février 1897, il prononce entre les mains de son confesseur les deux voeux de chasteté et de pauvreté perpétuels, puis s'embarque à Brindisi pour la Terre Sainte. En 1900, Fr. Marie-Albéric veut acheter le Mont des Béatitudes pour s'y installer comme prêtre-ermite. Le projet n'aboutissant pas, il rentre en France et se décide à se préparer au sacerdoce.

Le 9 juin 1901, il est ordonné prêtre au Grand Séminaire de Vivier et y demeure comme "prêtre libre". Il est autorisé à vivre seul dans le diocèse de Viviers, ou avec d'autres, dans le diocèse du Sahara. Il choisit d'aller s'installer vers le Sud de l'Oranie, à proximité de la frontière marocaine, dans le but de préparer l'évangélisation du Maroc. le 20 octobre 1901, Fr. Charles de Jésus célèbre pour la première fois la messe à Béni-Abbès et achète un terrain sur lequel il construit une fraternité.

Le 9 janvier 1902, il rachète son premier esclave qu'il appelle Joseph du Sacré-Coeur. Toute une partie de l'année 1902 est consacrée à un échange de correspondance avec Mgr Guérin, préfet Apostolique du Sahara au sujet de l'esclavage. L'année suivante, le père de Foucauld songe à accomplir des voyages au Maroc et à y installer une Fraternité. Il voudrait être rejoint par des compagnons auxquels il demanderait trois choses : "être prêts à avoir la tête coupée - être prêts à mourir de faim - à lui obéir malgré son indignité".

Au mois de juin, devant l'impossibilité de se rendre au Maroc, il confie à l'abbé Huvelin, à Mgr Guérin et au commandant Laperrine son projet d'évangéliser le pays touareg. A la fin de l'été, il va porter secours aux soldats blessés par les combats de Taghit et d'El Moungar. Il rédige une petite introduction au catéchisme qu'il intitule "l'Evangile présenté aux pauvres nègres du Sahara".

Entre 1904 et 1905, il commence ses tournées d'approvisionnement. Accompagnant des colonnes de militaires qui nomadisent à travers le désert, il prend contact avec les populations du sud ou du Sahara central. Au cours de l'année 1905, il achève la rédaction des ses Méditations sur les Saints Evangiles, et est autorisé à participer à une tournée de nomadisation vers le Hoggar. La mission arrive à Tamanrasset en août 1905. Le Père de Foucauld commence par vivre dans une "Zériba". Puis il se construit une maison en pierre et terre séchée. Il décide de s'y installer pour quelques mois et de passer chaque année trois mois à Béni Abbès; six mois à Tamanrasset; trois mois à aller et venir. Lors de son retour de Béni-Abbès en septembre 1906, le Général Lyautey vient lui rendre visite.

En décembre 1906, à Maison Carrée, maison des Pères Blancs, Mgr Guérin lui donne un compagnon, le Fr. Michel. Il lui accorde également l'autorisation d'exposer le Saint Sacrement chaque fois que deux adorateurs pourront être présents au moins trois heures. Un an plus tard, les deux religieux partent pour le Hoggar. Le fr. Michel, dont la santé ne résiste pas aux fatigues du voyage, quitte le Père à In Salah. - De Juillet 1907 à Noël 1908, le Frère Charles reprend sa vie régulière et monastique à Tamanrasset.

En décembre 1908, et sur demande de sa famille, il fait un premier séjour en France pendant quatre mois et obtient l'approbation des statuts de 'l'Union des Frères et Soeurs du Sacré-Coeur", "pieuse union" pour l'évangélisation des colonies. Lors du voyage retour en mars 1909, il s'arrête à El-Abiodh Sidi Cheikh. C'est là que sera fondée la première Fraternité en mars 1933. Il effectue un troisième séjour à Tamanrasset de juin 1909 à janvier 1911 et revient séjourner en France de janvier à mai 1911. Il passe les deux mois suivants à Tamanrasset. Séjournant à l'Asekrem, il rédige en décembre 1911, son testament : "Je désire être enterré au lieu même où je mourrai et y reposer jusqu'à la résurrection. J'interdis qu'on transporte mon corps, qu'on l'enlève du lieu où le bon Dieu m'aura fait achever mon pèlerinage.

En septembre 1914, à la nouvelle de la déclaration de guerre en Europe, le Père écrit à Mme de Bondy après de multiples débats de conscience : "Vous sentez qu'il m'en coûte d'être si loin de nos soldats et de la frontière : mais mon devoir est, avec évidence, de rester ici pour aider à y tenir la population dans le calme". En avril 1916, investi par un rezzou venu de Lybie, le fort français de Djanet tombe : "Après ce succès, les Senoussistes ont la route libre pour venir ici". Le capitaine de la Roche fait édifier à Tamanrasset un fortin de 16 mètres de côté pour protéger la population touareg en cas d'attaque. Le Père s'y installe en Juin. Il meurt assassiné le 1er décembre 1916.

Alléluia ! du Père Charles de Foucauld
Mon Père, je m'abandonne à vous du Père Charles de Foucauld

[Sursum Corda]