Journée commémorative de la publication de l'encyclique "Evangelium Vitae".*
14 février 2000

 

Le pape Jean-Paul II a lancé lundi 14 février 2000, lors de l'audience accordée aux membres de l'Académie pontificale pour la vie, ce que Radio Vatican qualifie "d'appel aux armes": ces armes sont celles "du témoignage et de la conviction" pour que toutes les personnes de bonne volonté travaillent à changer les "lois injustes" qui ne défendent pas le "droit à la vie". Des lois qui, dénonçait le pape, sont à l'origine de symptômes de "décadence" dans les sociétés, une non seulement morale mais aussi démographique et économique. Jean-Paul II recevait,  en la salle Clémentine du palais apostolique, les membres de la VIe Assemblée générale de l'Académie, à l'occasion de la Journée commémorative de la publication de l'encyclique "Evangelium Vitae". Le droit à la vie, soulignait Jean-Paul II ne pourra être défendu et trouver des applications concrètes qu'avec l'engagement de tous, dans ce monde où les "biens nécessaires" ne manquent pas s'ils sont "bien distribués".

"SELECTION" ET "DECADENCE"

Mais le pape dénonçait en même temps la "cruelle et silencieuse sélection" selon laquelle "les plus faibles sont injustement éliminés". Le pape constatait que des faits manifestent avec une "clarté parfaite" que les politiques et les législations contraires à la vie portent les sociétés à une décadence "non seulement morale mais aussi démographique et économique". "Le message de l'encyclique, affirmait le pape en positif, peut donc être présenté non seulement comme une indication vraie et authentique pour la renaissance morale mais aussi comme un point de référence pour le salut civil".

FAUSSE "INELUCTABILITE"

On ne peut pas accepter, poursuivait Jean-Paul II, comme "inéluctables" ou comme des "nécessités sociales" les lois qui légalisent l'avortement, l'euthanasie, la stérilisation, ou "la planification des naissances par des méthodes contraires à la vie et à la dignité du mariage". Elles constituent au contraire, affirmait Jean-Paul II "un germe de corruption de la société dans ses fondements". La conscience civile et morale, continuait le pape, ne peut accepter cette fausse "inéluctabilité", pas plus que l'idée du caractère inéluctable des guerres ou des exterminations interethniques".

"Les changements du droit, affirmait le pape après avoir souligné l'importance des chapitres de l'encyclique sur les rapports entre loi civile et loi morale, doit nécessairement être précédés et accompagnés par un changement de mentalité et d'habitudes à grande échelle". L'Eglise doit tenter tout ce qu'elle peut dans ce sens, sans "négligences" et sans "silences coupables". C'est pourquoi Jean-Paul II se félicitait de toutes les initiatives surgies depuis 5 ans pour la défense de la vie dans le monde entier.

Intervention de Mgr Jean-Louis Tauran, le 11 février, lors de l'Assemblée générale de l'Académie pontificale pour la Vie.

Mgr Jean-Louis Tauran a ouvert les travaux de l'Académie pontificale pour la Vie en soulignant certains progrès des législations internationales pour la protection de la vie humaine, après la naissance. Avant la naissance, dans de nombreux cas, la législation ne considère pas que la vie de l'embryon est une vie humaine.

Mgr Jean-Louis Tauran, Secrétaire pour les Relations avec les Etats de la Secrétairerie d'Etat du Vatican, faisait, le 11 février, un tableau de la défense de la vie dans le contexte des politiques et des normes internationales. Il mettait ainsi en évidence les progrès du débat international sur les moments fondamentaux de la vie humaine depuis la publication de l'encyclique "Evangelium vitae", il y a 5 ans, le 25 mars 1995, en la fête de l'Annonciation.

Mgr Tauran prenait en compte en particulier la Conférence internationale sur la Population et le développement (Le Caire, septembre 94) et la Quatrième conférence mondiale sur la femme (Pékin, septembre 95): les principes qui ont émergé à ce moment-là, disait-il, ont ensuite constitué la base de l'approche juridique et culturelle pour des thèmes comme l'avortement, la contraception, la planification familiale, dans les organes législatifs internationaux et nationaux. Mgr Tauran a également analysé les positions des Comités et des agences dépendant des Nations Unies.

Pour Mgr Tauran, comme l'explique L'Avvenire, l'encyclique est un document publié au "moment juste". Pourtant il déplorait de constater la prédominance encore aujourd'hui d'une mentalité "hédoniste et néomalthusienne". "Les intérêts de la recherche scientifique, dit-il, tendent à prévaloir sur le respect de la vie de qui n'est pas né". Il ajoutait cependant: "La vie de ceux qui sont venus au monde est bien protégée: l'idée de l'euthanasie n'est pas acceptée,... et des limites ont été mises comme l'interdiction de la clonation humaine et, en Europe, celle de la production d'embryons humains pour la recherche".

Mgr Tauran espérait aussi un consensus international sur la réunion d'une conférence mondiale sur le thème de la défense de la vie. "Un tel consensus, disait-il, peut avoir une influence significative sur les législations nationales, qui peuvent être conditionnées par ce qui est décidé à un niveau plus élevé". Et les législations internationales peuvent, dans leur état actuel, déjà constituer un point d'appui aux citoyens, pour défendre la vie humaine au niveau national. "Les instruments juridiques internationaux, avec toutes leurs limites, ajoutait Mgr Tauran, contiennent des principes auxquels tout citoyen peut en appeler pour demander aux Etats une plus grande protection de la vie humaine".

L'archevêque concluait sur cette constatation positive: "On peut beaucoup faire pour créer pour défendre la vie et dans l'opinion publique un sens de l'espérance".

 

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