Les époux Beltrame-Quattrochi

Les époux Luigi et Maria
Beltrame-Quattrochi

Béatifiés le 21 octobre 2001

"Pour la première fois deux époux atteignent ensemble, en tant que couple, la béatification" Jean-Paul II

 

Luigi Beltrame Quattrocchi (1880-1951)

Luigi Beltrame Quattrocchi naît à Catania le 12 juin 1880. Après avoir passé son enfance avec ses parents Carlo et Francesca, et ses frères et soeurs Gregorio, Mariannina et Ettore, il part vivre, pendant l'année 1889, avec Luigi et Stefania Quattrocchi, son oncle et sa tante maternels qui n'ont pas pu avoir d'enfants. En 1890, à la suite de la mutation de son oncle Luigi, cassiere principale della Regia Dogana, il arrive à Rome où il passera le reste de sa vie. Il entre au lycée Umberto, jusqu'en 1898, date à laquelle il obtient son bac avec succès.
Inscrit l'année suivante à la faculté de droit de l'université La Sapienza, il est diplomé le 14 juillet 1902. Pendant ses études, il rencontre, en 1901, Maria Corsini et, trois ans plus tard, se fiance officiellement avec elle. En août 1905, il devient vice-président honoraire à la préfecture et, le 25 novembre, il épouse Maria Corsini à la basilique Sainte Marie Majeure.
De leur union naissent quatre enfants: l'aîné Filippo en 1906 (qui deviendra Don Tarcisio), la seconde Stefania en 1908 (qui deviendra soeur Cecilia), le troisième Cesare en 1909 (religieux lui aussi, prenant comme nom Père Paolino) et la quatrième Enrichetta le 6 avril 1914.
En 1909, Luigi est nommé avocat Erariale suppléant; en 1919 vice-avocat Erariale; en 1921 secrétaire général. Il atteint l'âge de la retraite en 1946, alors qu'il est vice-avocat général honoraire de l'Etat. Parallèlement, il accède à d'autres responsabilités dans les différents ministères, l'ENPAS dipendenti statali. Il est également conseiller légal pour l'IRI, la Banca d'Italia, la Banca Commerciale Italiana, la Banca Nazionale del Lavoro, le Consorzio per le Opere Pubbliche, la STET.
Nonobstant son travail et sa vie de famille, Luigi s'implique dans un apostolat actif et prend part à la vie associative catholique:
En 1916 il travaille avec l'ASCI, devenant en 1917 président du secteur Roma V et en 1918 membre du Commissariato Centrale. En 1919 il fonde avec son ami Gaetano Pulvirenti un oratorio festif dans la basilique de Santa Pudenziana, puis le groupe scout Reparto Scout Roma XX, qu'il dirige jusqu'en 1923. En 1921, il devient Conseiller général de l'ASCI jusqu'en 1927. Il travaille aussi avec le professeur Luigi Gedda à l'Azione Cattolica Maschile e nei Comitati et au comité Civici, termine comme conseiller amministrativo il sorgere dell'Agenzia ORBIS; collabore avec onorevoli Reggio d'Aci e Jacini au centre d'études politiques, travaille à la GIAC, au mouvement de la renaissance chrétienne et au front pour la famille.
Sa présence comme brancardier à l'UNITALSI est précieuse et fréquente. Il meurt, le 9 novembre 1951, d'un infarctus du myocarde.

Pour tous ceux qui l'ont connu, il était généreux, vrai, profond, doux, un homme de convictions. Il était d'une humanité exceptionnelle que la grâce divine avait enrichie et complétée. Parfait exemple de dévotion à sa famille et à son travail, il a su répondre fidèlement au projet de Dieu sur lui, fondant sa vie sur les valeurs de la Foi chrétienne. Son attachement quotidien à l'oraison le fit parvenir à une grande maturité spirituelle, il acquit une unité de vie et un sens de la charité qui le faisait grandir lui-même en sainteté et aussi tous ceux qu'il rencontrait dans sa vie professionnelle: se sanctifier pour sanctifier.
Luigi, laic chrétien, a connu les petites et les grandes vicissitudes de son temps mais, au cours de son existence d'époux, de père et de professionel, sous la lumière de Dieu, il a contribué à l'élévation humaine et spirituelle de tous par sa présence; en outre il a montré que suivre Jésus et l'Evangile dans un don total de soi-même est la voie la plus absolue et authentique pour un chrétien appelé à réaliser le projet de Dieu dans une réponse fidèle d'amour sans réserve.

Maria Corsini (1884-1965)

Née à Florence le 24 juillet 1884 de Angiolo Corsin et Giulia Salvi, elle a été baptisée le 28 du même mois. Au cours de son enfance et de son adolescence elle se montra une jeune fille exemplaire dans son comportement, son obéissance, et très pieuse. A cause des différentes mutations professionnelles de son père, la famille déménagea de Florence à Pistoia (1888), puis de nouveau à Florence (1890), enfin à Arezzo (1892) où Maria reçut le sacrement de confirmation et pour finir à Rome (1893) où elle s’établit définitivement. Dans la capitale elle fréquenta le cours élémentaire chez les sœeurs de Saint Joseph de Cluny et à l’école publique. Le 30 septembre 1897, elle fait sa première Communion. Pour ses études supérieures, elle a fréquenté l’Institut Féminin du Commerce en section comptabilité et Direction jusqu’à l'obtention de sa licence. Assidue et studieuse, elle est particulièrement portée vers les matières littéraires. Ses nombreux écrits sont simples mais véritablement vrais et solides. La majeure partie a même été éditée.

En 1901 elle rencontre Luigi Beltrame Quattrocchi qui devient avocat en 1902. Elle se fiance avec celui-ci le 30 mars 1905 en présence des deux familles. Ils  se marient le 25 novembre 1905 en la chapelle Sainte Catherine de la Basilique Sainte Marie Majeure. La jeune épouse met au monde son premier fils en 1906. Il sera baptisé sous le prénom de Filippo et deviendra ensuite Don Tarcisio. Une nouvelle grossesse se conclut avec la naissance en 1908 de Stefania, plus tard Sœeur Cecilia.  En 1909 arrive le troisième enfant Cesare qui deviendra moine bénédictin puis moine trappiste sous le nom de P. Paolino. En 1913  l’annonce d’une 4ème grossesse leur apporte une grande joie qui finira par la naissance, le 6 avril 1914, d’Enrichetta.

Après une grave maladie, Maria se reprend, montrant qu’elle possède une richesse et une profondeur spirituelle supérieure, qui l’amèneront à se donner dans une infatigable activité apostolique. Déjà en 1914, à la suite du tremblement de terre d’Avezzano, elle apporte de l’aide aux blessés. La même année elle commence le catéchisme pour les femmes à la paroisse Saint Vitale. En 1915 elle soutient moralement et spirituellement les soldats de la première guerre mondiale et les « ricoverati » dans différents hôpitaux romains. En 1917 elle devient membre du Tiers-Ordre Franciscain et en 1919  elle rentre dans la Congrégation de Notre Dame Immaculée. En 1920 elle rejoint le Conseil Central de l’Action Catholique Féminine et devient membre du Secrétariat Centrale aux Etudes. En 1936 elle est accompagnatrice des malades avec l’UNITALSI directement à Lourdes et à Lorette. Un an après elle suit un cours d’infirmière du CRI et se spécialise dans les maladies tropicales. En 1945 elle collabore à l’œeuvre de restauration de la gare Termini et, en 1946-1947, elle adhère à l’initiative des Père Lombardi et Rotondi « Un Monde Meilleur ». Au cours de ces mêmes années elle fait partie du Mouvement du Front de la Famille dans lequel elle sera Vice-Présidente du Comité romain.. Elle a aussi participé au mouvement Renaissance Chrétienne. En ce qui concerne son travail d’écrivain elle commença avec la publication en 1920 des articles «   Flamme Vive », « Le sillon », « En Haut » dans le bulletin de la FUCI.

En 1922, année au cours de laquelle trois vocations simultanées se révèlent chez les Beltrame Quattrocchi, Maria suivra jusqu’au dernier souffle, avec un véritable sacerdoce maternel, le choix de vie consacrée de ses trois enfants Filippo, Cesare et Stefania. Dans les échanges épistolaires avec ceux-ci, en 1924 on voit la « voix de la Mère ». En 1936 est édité « Le livre des jeunes » et en 1937 elle écrit un opuscule intitulé « Nos malades ». En 1940 sortent « le Feu doit brûler » et « Maman vraie ». En 1943 elle écrit «  Fleur qui délivre » avec la collaboration de son fils P. Paolino. En 1952 naissent «  Lumière vraie » et « Vie avec nos fils » . En 1953, elle publie « l’ordre et l’intrigue », réédité sous le titre « Radiographie du mariage ».  La dernière de ses oeuvres date de 1955 et s’intitule « Réévaluons la vie ». En 1951, elle perd Luigi. En 1965, à 81 ans, le 25 août Maria Corsini Beltrame Quattrocchi entre dans une meilleure vie alors qu’elle se trouvait en vacances à Serravalle di Bibbiena.

Laïque, épouse et mère de famille, de vie intérieure profonde, à travers sa réalisation fidèle et quotidienne de ses propres devoirs et dans un engagement généreux d’apostolat laïc, en parfaite adhésion avec la hiérarchie et dans un profond esprit de service, sa vie se synthétise et se résume en trois verbes : FIAT, le sien est personnel, fidèle et total ; ADVENIAT, le désir de Dieu, Sa Gloire et le Salut des hommes ; MAGNIFICAT , la louange et la gratitude envers Dieu Créateur, Jésus qui délivre et le Saint Esprit qui vivifie. Evitant les mondanités attractives et dangereuses elle a cheminé dans l’amour de Dieu et de son prochain. A travers une vie simple et ordinaire elle a regardé  vers l’unique centre duquel tirer vigueur et cohésion, force de l’engagement et capacité à un constant renouvellement. Elle a su notamment généreusement et admirablement confesser le Christ dans toutes les circonstances de sa vie, dans sa condition d’épouse, de mère et d’apôtre, laissant transparaître Dieu naturellement à travers elle. Son message est clair pour les mères, les épouse s et les éducateurs : elle est une invitation vivante pour tous à se donner aux autres ; une invitation à vivre la vraie Foi et le vraie vocation comme expression de la charité du Christ.

[Sursum Corda]